Conseils, Trucs et astuces, pièges à éviter pour bien acheter une oeuvre d’art.

La crise sanitaire  actuelle par son ampleur mondiale et sa durée aura des répercussions insoupçonnées et sur le long terme pour le marché de l’Art. La fermeture  redoutée de nombreuses galeries d’Art, la digitalisation de l’offre y compris chez les opérateurs de ventes publiques auront très vite des effets quantifiables sur les valeurs du marché.

Il est trop tôt pour mesurer les effets de la crise sanitaire sur le marché de l’art et on ne peut augurer sur une date de reprise, tout au plus pouvons nous remarquer l’effondrement des ventes identifiées chez tous les opérateurs du marché entre -40% et -100% dans la plupart des galeries qui sont fermées et n’ouvrirons à nouveau que sous conditions.

Par contre, on observe des achats forts sur les artistes confirmés et la valeurs sures du marché de l’Art dans les ventes On Line organisées par les grandes places de l’Art à Paris, Chagall, Miro, Combas, Soulages, Buffet  et toutes les vedettes de la fin du 20ème apparaissent comme des valeurs  « refuges » en temps de crise.

Nul ne peut dire aujourd’hui quel sera l’état du marché de l’Art dans quelques années! J’ai tendance à penser que l’époque est propice pour dénicher les talents de demain en attendant une reprise qui sera synonyme  d’une explosion de la création comme l’après guerre 14/18 et l’explosion artistique et culturelle des années 20.

– Ce petit guide n’a pas la prétention de répondre à toutes les questions qui se posent lorsque l’on souhaite acquérir une œuvre en effet, la problématique n’est pas la même en fonction de son budget, de son expérience du marché de l’art, de sa connaissance des différents courants de l’histoire de l’art.

– Elle n’est pas la même non plus selon que l’on achète de l’art ancien, de l’art moderne, de l’art contemporain ou encore une peinture sur toile, un dessin, une estampe, un bronze.

– Il faudra également envisager qui sera votre interlocuteur pour cette vente : un artiste, une salle des ventes, une galerie, un achat en ligne, un achat chez un antiquaire un brocanteur…

On évoquera également les meilleurs outils d’estimation disponibles pour le collectionneur  et pour l’amateur.

Trucs et astuces: dans ce petit guide vous trouverez les principaux pièges à éviter, repérer les arnaques, les imposteurs, les fausses valeurs.

LE BUDGET :

Peut-être un peu prosaïque de commencer par des questions d’argent mais il me semble préalable à tout achat de cerner le budget disponible pour cet achat et la finalité de l’investissement.

En effet selon que vous achetez un tableau pour sa simple fonction décorative ou sur un coup de cœur votre comportement ne sera pas le même que si vous envisagez un achat investissement qui peut à terme devenir un achat spéculatif.

POUR L’ENTREPRISE.

Pour les achats d’investissement ou spéculatif dans une optique de défiscalisation, on ne peut que vous conseiller de consulter un spécialiste qui saura sécuriser votre investissement, des formules de fonds d’investissement existent dans le domaine de l’art. Attention toutefois aux discours velléitaires car si certains domaines de l’art ont connu des bonds spectaculaires,  ce n’est pas le cas de tous les artistes dont nombre d’entre eux n’ont jamais retrouvé les cotes acquises dans les années 1990/2000 par ailleurs la crise économique à venir risque d’avoir des conséquences sur le marché de l’art.

Méfiez vous également de certains intermédiaires particulièrement convaincants qui vous exhibent une cotation réalisée à New-York sans vous préciser que votre artiste ne connait pas du tout les mêmes scores sur le vieux continent. Alors sauf à s’acquitter des frais de douane et de transport  très coûteux, la vraie valeur de votre bien, c’est le montant que quelqu’un est prêt à investir pour l’acquérir à un instant déterminé à un endroit déterminé.

Vous avez la possibilité en tant que professionnel de défiscaliser vos investissements dans le domaine de l’art (consulter la rubrique art et fiscalité). Vous avez également la possibilité de louer vos œuvres ou de les acquérir par des crédits bail. Plusieurs sociétés proposent  ce service qui dans certains cas est très intéressant.

POUR LE PARTICULIER.

En qualité de particulier vous avez également la possibilité de louer vos œuvres, formule souple mais onéreuse qui vous permet de renouveler votre décor très régulièrement. Vous avez aussi la possibilité de vous regrouper avec d’autres amateurs en créant un fond commun de placement et acquérir des parts (formule intéressante pour les investissements sur des artistes spéculatifs)

Si votre démarche tend à assurer à votre descendance un patrimoine ou sécuriser un capital en associant plaisir de l’art et investissement, alors ayez les mêmes réflexes que sur les marchés boursiers et j’ai presque envie de dire « acheter au son du canon et vendez au son du clairon » ! Mais comment traduire cet adage sur le marché de l’art ?

QUE FAUT-IL ACHETER ?

Essayez d’imaginer quels seront les gouts et les tendances des générations futures, le succès du vintage des années 50/60 peut parfaitement laisser penser que la génération suivante va redécouvrir le style de ses grands parents et les mêmes causes produisant les mêmes effets, les années 1980/90 recèlent sans doute aujourd’hui des trésors à découvrir pour les prochaines générations.

Aller à contre courant, hors mode, recherchez ce qui n’est plus demandé. Il est clair que les mobiliers 18ème et 19ème   Louis Philippe sont aujourd’hui totalement sous évalués. Des commodes ou des sièges d’époque se vendent à 10% de ce qu’ils valaient il y a 20 ou 30 ans et bien évidemment le marché à un moment ou à un autre établit des correctifs. Il est clair qu’un meuble d’époque 18ème en bon état me parait aujourd’hui être un excellent investissement. Des copies d’excellentes qualités fabriquées au 19è sont également proposées à des prix ridicules, hors ces meubles réalisés par de bons artisans dans des essences nobles sont sans doute sous évalués. L’art nouveau délaissé avant les années 80 a complètement flambé pendant 30 ans pour à nouveau retombé depuis 5/6 ans, c’est le moment d’acquérir de bonnes pièces de l’école de Nancy tant dans la pâte de verre qu’en ébénisterie.

Pour la peinture c’est exactement la même chose, on remarquera pour l’anecdote que le célèbre et très mode Jeff KOONS achète pour son compte des tableaux de… Gustave COURBET à un prix 10 à 20 fois inférieurs à ses propres productions. Et pourtant, on peut facilement imaginer que dans l’histoire universelle de l’Art, une hiérarchie plus conforme à la réalité corrigera certains excès.

Alors que faut-il acheter ? Et bien tout ou presque de ce qui n’est pas à la mode; les 17ème et 18ème européen (Hollandais, Italien, français), le 19ème italien, les petits Maîtres fin 19ème début 20ème Français et des émergents contemporains.

QUI SONT MES INTERLOCUTEURS ?

COMMENT ACHETER ? LES INTERLOCUTEURS, LES OUTILS DISPONIBLES.

Dans tous les cas on ne peut que vous conseiller de vous faire accompagner dans vos démarches par un professionnel qui peut être un commissaire priseur, un expert en objet d’art, un galeriste mais n’oubliez pas de vérifier la compétence et la qualification de votre interlocuteur. Dans ce domaine comme ailleurs nombre de spéculateurs à la petite semaine sévissent. Votre interlocuteur doit avoir une solide formation au marché de l’art et à l’histoire de l’art et une certaine expérience de ce métier.  On ne s’improvise pas galeriste sans une solide formation à l’histoire de l’art et au marché de l’art. Aujourd’hui des diplômes valident des formations reconnus par l’état en management du marché de l’Art et en Médiation Culturelle, vérifiez que votre interlocuteur a un bagage suffisant. L’école du Louvre, Drouot Formation, ICART, EAC Paris et quelques autres délivrent des diplômes professionnels à des étudiants qui alternent cours théoriques et stages en galeries ou auprès des opérateurs de ventes aux enchères.
Il faut savoir qu’un galeriste à même titre qu’un commissaire priseur engage sa responsabilité sur les œuvres qu’il diffuse, il doit pouvoir vous fournir les  factures et certificats d’authenticité qui l’engagent.

Il peut être intéressant de consulter la presse spécialisée,  Connaissance des Arts ,   Beaux Arts magasine ,  L’Objet d’Art ,  Art Actuel, Artension (pour l’art contemporain). La « Gazette Drouot » reste un outil précieux pour s’informer des ventes aux enchères et de l’évolution du marché, « L’officiel des Galeries et Musées » permet de se tenir au courant de l’actualité et des tendances. Ces journaux disposent tous de sites internet bien conçus où les pages d’accueil souvent gratuites proposent des informations  de qualité; le programme de l’hôtel Drouot est accessible gratuitement avec photos et estimations des objets sur le site de la gazette (cliquez : drouot.fr, programme Drouot sur Google), vous aurez accès au programmes de toutes les maisons de ventes en France et pourrez même enchérir en « live ». Attention toutefois dans ce cas aux frais majorés de 2 à 3%, mais c’est un très bon moyen de s’initier au marché et comprendre le fonctionnement de cet univers particulier, c’est un magnifique outil de travail et un moyen bon marché de se former à l’histoire de l’art.

En un simple clic, vous pouvez accéder à l’actualité des maisons de ventes sur

www.auction.fr

www.interencheres.fr

Si vous décidez d’acheter par vous-même et pour vous une œuvre dans le but de démarrer une collection ou de décorer votre appartement, votre démarche dépendra essentiellement du budget que vous allez consacrer à votre achat !

Pour un achat de décoration à moins de 500 euros, vous avez intérêt à vous faire plaisir et vous faire plaisir, c’est acheter son coup de cœur, c’est-à-dire un tableau qui vous touche et qui s’intégrera parfaitement dans votre intérieur. Même à ce prix, il y a moyen de trouver des œuvres de qualité !

Mes conseils !

– Pourquoi ne pas se diriger vers un artiste débutant ou émergent. Les élèves récemment sortis des écoles des Beaux-Arts se regroupent souvent pour proposer leurs travaux en début de carrière dans des expositions collectives et même si tous ne deviendront pas des grands Maîtres, c’est parmi eux que se trouvent les valeurs de demain…  D’autres artistes se regroupent lors d’événements ou happenings pour proposer de l’art dit « abordable » c’est un excellent moyen d’entrer en contact avec des peintres émergents et d’investir à bon escient quelques centaines d’euros ! Et même si vous n’avez pas réalisé l’affaire du siècle, vous gardez l’espoir que votre artiste connaisse un développement de sa carrière et donc de sa cote qui valorisera peut-être votre oeuvre et dans tous les cas vous aurez aidé un jeune artiste …..

– Si vos goûts vous portent vers la tradition figurative, vous trouvez également de très bons artistes professionnels régionaux qui proposent des œuvres réalisées avec talent à des prix souvent (et malheureusement dérisoires) alors autant se faire plaisir.

– Dans la plupart des villes, vous avez également des associations et clubs amateurs de peinture qui proposent souvent leurs travaux lors d’expositions annuelles. Les niveaux sont souvent très variables mais pourquoi pas, il y a souvent un coté pittoresque dans ces démarches mais attention toutefois avoir un bon coup de crayon ou réaliser un joli tableau ne fait pas de vous un artiste…copier n’est pas créer et faire un joli tableau ne vous destine pas obligatoirement à un grand avenir dans le monde de l’art ! (bon pour des achats à petit prix!!!). Il est bon de rappeler qu’un artiste dès lors qu’il fait acte de commerce n’est plus amateur!

– Il y a plus sérieusement dans chaque région, des Mairies, Offices de tourisme, Centres Culturels qui sauront  vous orienter vers des artistes intéressants et honnêtes qui vous recevront dans leur atelier pour un moment d’échange. C’est l’occasion d’acquérir à moindre frais des œuvres coups de cœur et d’encourager des jeunes professionnels qui s’inscrivent dans une vraie démarche artistique. Il y a en France un vivier d’artistes très créatifs, vous en trouverez aussi nombre sur Facebook, réunis dans des groupes, c’est un bon moyen d’entrer en contact avec eux. (ça sera toutefois à vous de faire le tri dans une offre souvent discutable tant par la qualité que la quantité).

– Les galeries de peinture proposent de plus en plus des œuvres d’artistes émergents à des prix très abordables. Il s’agit souvent d’artistes prometteurs, repérés pour la qualité de leur démarche et qui sont appeler pour certains à devenir les grands Maîtres de demain. N’hésitez pas à rentrer dans une galerie et vous informer, c’est toujours un moment agréable et contrairement à certaine idées reçues, on peut y trouver son bonheur même avec un budget modeste. Le galeriste par sa formation est son expérience sélectionne des artistes de talent et prometteurs avec une vraie démarche de recherche.  Par ailleurs la galerie vous fournira facture et certificat qui sont une vraie garantie en cas de revente de l’oeuvre. Un artiste qui expose dans une bonne galerie est obligatoirement un artiste qui a déjà une place sur le marché de l’art.

Que faut-il «  EVITER » d’acheter quand on dispose de moins de 500 euros  ?

EN PEINTURE CONTEMPORAINE :

– Des peintures (quelquefois jolies) achetées sur des sites de vente en ligne, vendues comme des originaux mais la plupart du temps réalisées en grande séries en chine par un personnel sous payé. Votre œuvre réalisée à la main mais à la chaîne n’a rien d’une œuvre originale.

– Des tableaux d’imposteurs qui ayant repéré le filon propose souvent enrobés d’un discours d’initié des tableaux réalisés en quelques minutes ou la faiblesse technique et la médiocrité s’abritent derrière des mots branchés de figuration libre, d’art brut, d’art conceptuel. Bien sûr, ces courants artistiques existent mais n’importe quel barbouilleur à la chaîne n’est ni BASQUIAT, ni POLLOCK,  « copier n’est pas créer » !! Donc même à moins de 500 euros, on vérifie la sincérité de l’artiste en quelques questions : Votre démarche ? votre formation ? vos principales expositions ? autodidacte ! un discours pompeux ! aucune expo de référence ! Méfiance….

– Des tableaux proposés lors de salon de peinture organisés par de soi disant Académies de peinture dans des hôtels, lieux de réunion loués pour la circonstance. Ces marchands de tableaux ne font que racketter les artistes qu’ils exposent qui bien souvent doivent payer au clou le droit d’exposer. Les artistes ayant recours à ce genre de filières sont souvent de qualité moyenne et plus « faiseurs » qu’artistes de création. Les artistes sont mal rémunérés par ces marchands et les prix proposés très supérieurs à la valeur de l’œuvre en cas de revente.

Des tableaux achetés dans des pseudos Galeries sans notoriété ou loueurs de cimaises, sans site internet valable, sans production documenté sur l’artiste. Un Galeriste doit savoir écrire sur un artiste et communiquer des éléments de réflexion sur son oeuvre. Un galeriste sérieux ne loue pas ses cimaises ponctuellement à des artistes pour y faire une exposition, un Galeriste sérieux propose en permanence les œuvres de quelques artistes avec lesquels il travaille.

EN PEINTURE ANCIENNE ?

– Un tableau proposé par n’importe qui, de la main à la main dans une brocante ou sur un marché vendu sans facture et de provenance inconnue, attention dans ce cas au problème de recel d’objets volés, c’est peut-être idiot de le rappeler mais demander toujours d’où vient l’objet et pourquoi il est vendu. Un professionnel et tout revendeur d’objet d’art doit posséder un livre de police à jour où sont consignés les origines des objets qu’il propose à la vente. Les explications confuses ou fumeuses doivent entraîner votre méfiance.

– Un tableau vendu pour ce qu’il n’est pas, un Corot à 500 euros, ça n’existe pas, ni sur EBAY ni ailleurs et même si une jolie reproduction de Corot peinte à l’huile au 19ème peut se vendre à ce prix, il faut acheter les choses pour ce qu’elles sont donc éviter les tableaux non signés, à la provenance ou l’authenticité douteuse.

– Le tableau non signé, non expertisé proposé comme un « coup ». Une expertise auprès d’un professionnel coûte plusieurs centaines d’euros, à vous de voir si vous souhaitez prendre des risques….

– Des tableaux à la présentation douteuse avec des « repeints nombreux » des restaurations mal faites ! Équipez vous d’une loupe ou demandez à un spécialiste qu’il ausculte le tableau avec une lampe de Wood pour déceler tout ce qui amoindri la valeur du tableau.

– Les tableaux marouflés, réentoilés sans raisons dont le châssis ne correspond pas à la date approximative du tableau, le réentoilage a été une pratique courante mais qui sert souvent à masquer les arnaques. (Attention, toutefois ; il y a des tableaux marouflés qui sont authentiques et de qualité)

ATTENTION AUX DESSINS !

Attention, il y a énormément de faux dessins sur le marché et il est souvent très difficile de les repérer. Aujourd’hui les moyens techniques permettent de vieillir des papiers, d’apposer de fausses signatures ou de faux cachets d’atelier. Vous pouvez essayer de vérifier que l’imprégnation de l’encre soit contemporaine à l’exécution de l’œuvre, vérifier l’ancrage du cachet mais prudence les faux dessins de « Pascin » signé Pascin ou avec le cachet de l’atelier pullulent sur EBAY. Même pour un dessin et sans doute surtout pour un dessin, n’achetez pas n’importe quoi à n’importe qui.

Pour un dessin, il parait presque obligatoire de demander un certificat d’authenticité rédigé par un expert agréé.

Pour les dessins n’oubliez jamais que les traces des pliures, les manques, les traces de clou, punaises, les redécoupages, les taches d’humidité, d’insolation sont autant de moins value pour votre achat. Ces remarques valent aussi pour les lithographies où il faut toujours privilégier une litho à la marge apparente et non cachée sous un passe (problème dans ce cas de jaunissement ou de recoupe de bords)

QUE PEUT-ON ACHETER ?

EN PEINTURE CONTEMPORAINE :

– Il y a dans la plupart des régions des salons organisés par des associations et soutenus par les institutionnels : Mairies, conseils départementaux et Régionaux, DRAC qui sont des rendez-vous connus et recherchés des peintres et du public. La sélection opérée en amont par les organisateurs est un gage de qualité des travaux présentés. L’absence d’intermédiaire permet de proposer la plupart du temps des tarifs intéressants (vérifier toutefois qu’il n’y a pas malgré tout un intermédiaire caché quelque part).

– Il y a également dans de nombreuses régions des galeries de peintures qui pratiquent de manière abordable et équitable la promotion d’artistes de talent, c’est la garantie pour vous d’une sélection rigoureuse opérée par un professionnel souvent historien de l’art et expert qui saura guider et conseiller. La plupart des galeries proposent aujourd’hui des œuvres à des tarifs abordables et vous avez la garantie d’investir dans un artiste spéculatif car un galeriste ne se contente pas de vendre des tableaux, il assure également la promotion des artistes qu’il défend en proposant leurs œuvres à des collectionneurs ou des institutionnels.

– Certaines galeries proposent de plus en plus souvent des « expos » hors les murs qui sont autant d’occasion de rencontrer des artistes émergents et d’acquérir en toute sécurité un travail de qualité.

– Certains artistes vendent eux même leur production lors de journées visites libres dans des galeries ateliers, c’est un bon moyen de discuter art dans la convivialité.

– En salle des ventes…Eh oui, on trouve de la peinture contemporaine en salle des ventes et pas uniquement dans les capitales. Pour quelques centaines d’Euros, vous trouverez facilement sérigraphies, lithographies, dessins (aquarelles, gouaches, encres, techniques mixtes crayons) de ce que l’on appelle le second marché. Je donnerai plus loin quelques conseils à suivre lors de ces achats…

En ligne... Il y a désormais quelques sites sérieux et fiables qui proposent « on line » le meilleur de la création contemporaine, on peut citer ARTSPER, www.artsper.com  qui sélectionne les meilleures galeries et propose plus de 70000 oeuvres de 10000 artistes de qualité sélectionnées par des galeristes. On peut y acheter des multiples et des originaux en toute confiance et c’est un plaisir de se balader sur ce site pour découvrir les offres des meilleures galeries depuis chez soi!! La Galerie StacklR auteure de cet article propose 250 oeuvres sur Artsper.

Méfiance avec les sites d’artiste, les blogs où les sites où aucune sélection ne s’opère.

– Un conseil…. Un bon artiste a une diffusion sérieuse, un bon artiste ne cherchera pas à vendre lui même sa production à travers des blogs ou même sur son propre site. La multiplication des canaux de diffusion est un mauvais signe, un artiste sérieux confie sa diffusion à quelques galeries réputées. CONSEIL: tapez le nom de l’artiste que vous convoitez sur Google, si vous constatez des canaux de diffusion multiples et peu fiables, des prix différents d’un site à l’autre…Fuyez! vous êtes à tous les coups en face de quelqu’un qui est dans une démarche d’amateur ou purement commerciale.

EN PEINTURE ANCIENNE :

Est par nature considéré comme ancien tout ce qui n’est pas contemporain, dans le domaine de l’art, on parlera facilement d’art moderne pour des oeuvres créées dès la fin du 19è jusqu’à la seconde guerre mondiale et d’art contemporain dès le  « post war » jusqu’au 21è.

Pour les tableaux anciens et avec un petit budget, on suivra bien sur ses coups de cœur mais pour éviter de se faire repasser un faux ancien, on achètera de préférence son tableau ou son dessin chez le bon professionnel avec toutes les garanties d’usage. Les antiquaires disposent souvent de très jolies tableaux, bien restaurés ou dans leur jus avec des encadrements de qualités.
Même acheté chez un antiquaire, un tableau doit être vendu avec les garanties d’origine (provenance, historique du peintre, cours du peintre), la facture d’un professionnel l’engage aux termes de la loi « Marcus » (voir  plus bas).

Je recommande l’achat en salle des ventes pour la peinture ancienne, ventes courantes ou ventes cataloguées dont les lots sont issus de successions ou de ventes volontaires mais dans tous les cas l’occasion de faire des découvertes et de faire des affaires.
Si vous avez l’envie d’acheter dans une salle des ventes, faites vous accompagner la première fois pour vous faire expliquer le fonctionnement des enchères et des quelques trucs à connaitre pour éviter de commettre des erreurs.

Bien souvent et c’est regrettable mais intéressant pour l’acheteur, certains lots proposés pourtant de qualité sont vendus à des prix bien inférieurs à la cote de l’artiste et quelquefois même pas au prix du cadre.

LES TRUCS A CONNAITRE POUR ACHETER UN TABLEAU :

–  Regardez longuement et attentivement de gauche à droite et du haut vers le bas pour voir les éventuels défauts, repeints, manques, trous. Regardez si le tableau est dans son cadre d’origine, n’oubliez pas qu’un cadre ancien en bois sculpté peut avoir une certaine valeur et peut être un indice pour estimer une œuvre. Une inspection par transparence vous permettra d’apprécier la qualité de la toile ou du panneau et voir également les traces de restauration anciennes, de « rapiéçage » de la toile. Vérifier que la toile est sur son châssis d’origine ou a fait l’objet d’un réentoilage ou d’un marouflage (support collé sur un autre, papier ou carton sur toile).

– Retournez le tableau, l’envers d’un tableau renseigne souvent sur l’origine, il faut rechercher sur la toile et sur le châssis les dates, signatures, annotations ou étiquettes d’expositions anciennes ce qui est toujours un élément positif. Certains tableaux anciens portent des traces et des restes d’étiquettes de salons où ils ont été exposés, c’est aussi un point positif.

J’ai acquis il y a quelques années un dessin de TROYON, peintre connu du 19ème siècle célèbre pour ses représentations pastorales et animales. Au dos de ce dessin figurait une étiquette de la galerie Durand-Ruel (marchand célèbre, collectionneur qui fut le premier à proposer les peintres impressionnistes) Cette étiquette au dos de ce dessin indique une provenance prestigieuse de l’œuvre et c’est un élément d’estimation et de plus value important.

– Certains artistes pour de raisons d’économie peignaient sur les deux faces du support deux œuvres différentes, c’est également le cas pour les dessins souvent le signe d’un travail d’étude de la part de l’artiste. Donc toujours vérifier (dans la mesure du possible !!) que derrière votre dessin ne se cache pas un autre dessin quelquefois plus beau que celui visible !!

– Essayer d’imaginer votre tableau propre ou quelquefois réencadré. En effet certains jolis tableaux anciens sont noircis par les vernis successifs, les traces de bougie, la crasse, le tabac et il faut prendre le temps de les imaginer nettoyés pour redécouvrir un ciel, un drapé. Pour quelques dizaines d’euros un professionnel peut vous nettoyer et revernir un tableau. Vous pouvez le faire aussi vous-même en faisant un essai avec une compresse imprégnée d’eau savonneuse (pour les peintures à l’huile ou acrylique uniquement) afin d’éliminer la crasse mais uniquement si le support le permet et jamais ni solvant ni javel ou autres détergents.

– Les manques et les craquelures renseignent en principe sur le vieillissement d’un tableau, certaines craquelures deviennent des manques quand des morceaux entiers de peinture se détachent ou que la toile se délite .Attention toutefois lors de l’achat, une restauration de qualité peut coûter très cher, vérifiez que votre achat le justifie. Une craquelure n’est pas un signe de datation pour une peinture. On peut parfaitement faire craquer volontairement une peinture à l’huile en peignant maigre sur gras ou en utilisant un vernis à craqueler.

– La signature : Un tableau peut-être signé ou pas, un tableau non signé peut être le cas d’un oubli du peintre, d’un acte volontaire ou d’un travail préparatoire qu’il n’a pas pris le temps de signer. Une signature n’est pas une garantie d’authenticité d’une œuvre d’art, certains faussaires ont parfaitement bien reproduit des signatures de petits Maîtres et même de grands qu’ils ont apposées consciencieusement sur des œuvres anonymes. Une signature n’est qu’ une présomption d’authenticité. On peut toujours vérifier que le pigment de la signature est contemporain à celui de l’œuvre, ce qui est un indice positif mais ça n’est pas toujours possible. Il est par contre très intéressant qu’une œuvre soit contresignée au dos soit sur la toile ou sur le panneau ou encore sur le châssis, certains peintre datent et annotent au dos, c’est encore mieux

– Si le tableau n’est pas signé : Il n’est en principe pas attribuable sauf avis d’un expert agréé ou d’un ayant droit de la famille du peintre dans ce cas la production d’un certificat signé et daté avec description précise de l’œuvre est un élément probant (mais attention également aux faux certificats ou certificats bidons qui circulent sur le marché). Si le tableau est acheté en vente publique et portant mention sur le bordereau d’adjudication : œuvre de…. On considérera que le commissaire priseur qui à valeur d’expert disposait des éléments probants pour certifier sa vente et sa responsabilité est engagée.

– Si le tableau est signé : C’est bien, mais insuffisant pour attester l’authenticité de l’œuvre et dans ce cas également un certificat est souhaitable.

– Pour un achat à moins de 1000€ : Achetez de préférence votre tableau dans une salle des ventes, le bordereau d’adjudication a valeur de certificat d’authenticité et gardez le précieusement car il vous sera utile en cas de revente (ou pour votre assureur en cas de vol, perte..). Si vous achetez dans une galerie ou auprès d’un professionnel (antiquaire), la garantie s’applique de même manière, ce professionnel  est censé vous vendre une œuvre authentique selon les termes de la loi MARCUS et engage sa responsabilité.

Si vous achetez directement à un particulier (vide grenier, EBAY, BON COIN…) demandez l’historique du tableau, d’où il vient (famille ? achat ?) mais dans ce cas de gré à gré, votre achat ne présente aucune garantie et les recours sont limités. Je conseille donc ce genre d’achat uniquement pour des pièces à petits prix mais attention aux arnaques.

– Repérez sur « la Gazette Drouot » dont le programme est accessible gratuitement en ligne les ventes de fonds d’atelier d’un artiste ou de sa succession, c’est souvent une occasion très intéressante d’acquérir à moindre frais les œuvres d’artistes bien cotés sur le marché de l’art ; en effet dans ces ventes ou plusieurs dizaines voire centaines de tableaux d’un même artiste sont dispersés vous pouvez très facilement repérer la tendance générale des prix et l’abondance de lots limite souvent les enchères. Les premiers lots vendus vous renseignent facilement sur l’enchère moyenne et ils ont souvent tendance à baisser dans la deuxième partie de la vente au moment ou acheteurs et commissaires priseurs commencent à fatiguer… C’est à vous de jouer ! Patience et observation sont les ingrédients d’un achat réussi !

– Un conseil, rendez-vous en tant qu’observateur dans une vente publique sans acheter, vous apprendrez vite les bons réflexes et les opportunités, vous pouvez vous inscrire également sur le net à Drouot on Line (sans acheter au début !!) pour bien comprendre les mécanismes de ces ventes mais n’oubliez jamais que le prix marteau est le prix de l’objet auquel il conviendra d’ajouter 20 à 25% de frais.

BUDGET SUPERIEUR A 500 EUROS :

Gravures, lithographies, giclées. (définitions, cotes).

Vous achetez une lithographie, une aquatinte, une sérigraphie, une gravure :

 LA GRAVURE : (ou estampe)  est un terme général qui regroupe des techniques diverses de reproduction d’un dessin ; Elle peut  être sur bois, sur cuivre, en taille douce (gravure en creux) ou à plat (lithographie ou monotype).

La LITHOGRAPHIE : est une technique d’impression qui permet de créer et reproduire en plusieurs exemplaires un tracé exécuté à l’encre ou au crayon sur une pierre calcaire. Ce support a pu être remplacé par la suite par des plaques métalliques. De nombreux artistes dès le 19ème siècle on travaillé cette technique (Daumier, Toulouse-Lautrec etc..). Ce procédé qui permet d’exécuter en quantités des œuvres de grande qualité est très utilisé par les artistes contemporains.

L’AQUATINTE : est un procédé de gravure à l’eau-forte (une aquatinte se reconnait par sa surface composée de points).

Vous trouverez souvent d’autres expressions sur le marché de la gravure :

Burin, Pointe Sèche, Xylographie, Eau-forte qui sont des gravures manuelles.

Lithographies, sérigraphies sont des gravures à plat.

La lithographie reproduit un tracé exécuté sur une pierre calcaire alors que la sérigraphie est une technique qui utilise des écrans de soie entre l’encre et le support. La technique de sérigraphie qui peut se servir de n’importe quel support ou presque (bois, métal, verre etc.) est très utilisée par les artistes contemporains.

Le Monotype est un procédé très ancien (1648) qui se situe entre l’estampe et l’oeuvre originale, ce n’est pas une gravure mais une estampe. Il est en principe unique mais il peut être doublé exceptionnellement, il n’est pas numéroté car considéré comme oeuvre unique, il peut être rehaussé en couleurs. Souvent utilisé par les Impressionnistes et surtout par Degas, il a une place à part dans le monde de l’art.

La giclée est un procédé de reproduction très fidèle sur imprimante à jets d’encre sur papier ou sur toile qui permet un reproduction de l’image en très haute définition sur des imprimantes numériques grands formats.

Ce procédé pose problème car à la différence de la lithographie où toutes les épreuves pouvaient être considérées comme originales, avec les giclées toutes les épreuves deviennent des reproductions.

Certains artistes, éditeurs, diffuseurs et ayants droits numérotent et signent ces tirages leur conférant de fait une valeur de rareté sur la marché de l’Art.

Ce qu’il faut savoir quand on achète une lithographie :

 – Le prix, la cote.

 En tant qu’œuvre d’art multiple, la lithographie a une cote sur le marché de l’art, contrairement aux bronzes ou à la photographie qui doit justifier d’un nombre limité d’exemplaires, il n’y a pas de quantités limitées pour les tirages lithographiques. La moyenne d’un tirage moyen tourne autour de 100 exemplaires.

La cote d’une lithographie est souvent liée à la cote des originaux de l’artiste mais évidemment moindre mais elle peut atteindre des sommets : « La femme qui pleure » de PICASSO tirage 8/15 exemplaires de 1937 a atteint le record de 4,5Md€ en Angleterre en 2014, une lithographie de BACON peut atteindre 73 000€ pour un tirage de 1971, 131/150 exemplaires, une sérigraphie de Warhol : « quatre portraits de Marylin a atteint le record de 960 000€ en 2009  ; chez les artistes vivants Damien Hirst a une cote qui se situe entre 30 et 70 000€ pour des séries de lithographies.

Récemment les lithos de Zao Wu Ki ou Soulages dépassent régulièrement les 20000 €, celles de COMBAS, les 2000€.

– La cote d’une litho est liée à sa rareté et à sa qualité d’exécution, un tirage modeste à 25 ou 50 exemplaires sera en principe plus recherché qu’un tirage à 250 exemplaires.

– Il est important de vérifier que l’artiste créateur de la lithographie a signé de sa main au crayon et numéroté le tirage. Attention aux lithos signées dans la planche qui sont souvent des retirages ou des tirages post-mortem à la valeur moindre, on trouve sur le marché des quantités de lithographies de Miro, de Picasso réalisées en série dont la valeur sur le marché de l’art parait discutable. Attention également à ne pas se faire vendre un vulgaire tirage offset pour une lithographie.

A  SAVOIR : En anglais le terme « Lithography » s’applique aussi bien aux lithographies qu’aux tirages industriels offset, donc prudence lors de l’achat.

– Le Tirage:

Il peut-être unique dans le cas ou l’artiste n’a pas trouvé d’éditeur ou qu’il n’a pas souhaité porter plus avant son projet mais la plupart du temps on trouve des exemplaires portant les numérotations suivantes :

HC, pour hors commerce : il s’agit d’épreuves de travail, d’essais hors tirage. ( la notion de H.C peut être interprétée comme oeuvre unique si elle n’a pas donné lieu à un tirage)

EA, pour épreuve d’artistes : Il s’agit dans ce cas des épreuves réservées pour l’artiste et l’éditeur, souvent numérotées en chiffres romains et limitées à 10% du tirage.

Et la numérotation classique avec en premier le numéro dans la série et en second la totalité du tirage.

Attention toutefois, certaines lithographies font l’objet de tirages sur différents papiers (Arches, Velin..) ce qui multiplie d’autant le nombre d’exemplaires.

A  SAVOIR : la taille est importante pour la qualité d’une lithographie de même que les passages couleurs (dans ce cas bien vérifier que la couleur est franche sans bavures ou débordements).

Privilégier les artistes lithographes qui participent réellement à la conception de l’œuvre, se souvenir que Dali dans la dernière partie de sa vie signait «  à blanc » des quantités de feuilles destinées aux tirages lithographiques.

Certains artistes,  (par ailleurs excellents lithographes ont utilisé très ou trop souvent ce type de gravures avec une offre pléthorique sur le marché ce qui amoindrit la cote de ces tirages. Une lithographie des artistes Toffoli ou Brayer qui se vendaient plusieurs centaines d’euros (ou équivalent franc) il y a 20 ans, se vendent à peine quelques dizaines d’euros aujourd’hui.

Trucs : Une lithographie est une feuille de papier, lors de l’achat, vérifier que cette feuille n’est ni insolée ni pliée et si elle est encadrée que la feuille n’est pas collée au support. Idéalement une lithographie doit être fixée avec des attaches au PH neutre. Si les bords sont coupés net, c’est vraisemblablement que la feuille a été recoupée ce qui amoindrit sa valeur.

Au-delà de 1000 €, (peintures et lithographies) On ne peut que vous conseiller de vous entourer de toutes les précautions d’usage.

PEINTURES ACHATS SUPÉRIEURS A 1000 EUROS.

Vous achetez une œuvre du second marché, œuvre ancienne, œuvre ayant déjà été vendue ou achat en vente publique.

– Acheter impérativement votre œuvre à un professionnel sérieux et reconnu.

– Demandez un expertise du tableau par un expert agréé (de plus en plus, les commissaires priseurs et les responsables  des salons d’antiquités sont accompagnés d’experts).

– Demandez un historique précis du tableau (son origine, les différentes ventes où il a été présenté, ses propriétaires précédent).

– Vérifier si l’œuvre est connue et référencée dans les catalogues raisonnés consacrés à l’artiste avec le numéro d’attribution (c’est très important et c’est une vraie valeur ajoutée car c’est une garantie définitive liée à l’œuvre).

– Vérifier si l’œuvre figure dans une bibliographie consacrée à l’artiste.

A SAVOIR : Il existe des catalogues raisonnés pour les différentes techniques d’un  artistes (y compris des lithographies) Si votre œuvre doit figurer dans un prochain catalogue raisonné à paraître, exigez que le certificat le stipule et indique les références de l’auteur de la mise à jour du catalogue. Une promesse verbale est sans valeur.

TERMINOLOGIE :

Que ce soit en galerie, dans une vente publique, chez un antiquaire, les notions d’attribution sont réglées par la loi MARCUS de 1981 qui précise :

– Tableau de : Le tableau est exécuté et signé de la main de l’auteur (cette notion clairement énoncée engage le vendeur).

– Attribué à : Il y a de fortes présomptions que le tableau soit réalisé par le signataire ou que son attribution soit authentique mais elle n’a pas été ou ne peut pas être vérifiée. Cela peut être le cas de tableaux non signés, de tableaux non encore expertisés, de tableaux ou l’expert n’a pas l’entière certitude. On a vu a travers l’histoire de l’art des tableaux « attribué à » devenir « de » et à l’inverse des tableaux passer « de » à « attribué a ».

– Atelier de (suivi du nom de l’artiste), le tableau a été exécuté sous la direction de l’artiste.

– École de (suivi du nom de l’artiste), ou élève de : Le tableau a été exécuté par un élève du maître cité.

– École de (suivi d’un nom de lieu), Le tableau a été exécuté durant la période de l’école dans la zone géographique. On ne peut pas trouver de tableau école de Barbizon du 20ème.

– SUIVEUR DE, A LA MANIÈRE DE, DANS LE GOUT DE, ENTOURAGE DE, DANS L’ESPRIT DE (suivi du nom d’un peintre) ne confère aucune valeur à l’œuvre en question. Ces appellations sont fantaisistes

SCULPTURES ET BRONZES.

Depuis 1981, des règles strictes encadrent la production de sculptures et l’édition de bronze.

– Pour la sculpture : Est considérée comme œuvre originale une œuvre réalisée à 12 exemplaires maximum numérotés de la façon suivante (et signés).

– De 1/8 à 8/8 + 4 épreuves d’artiste numérotées en chiffres romain de I/VI à IV/IV soit 12 exemplaires en tout.

– Une pièce unique doit porter sur la terrasse ou sous le pied l’indication PU (pour pièce unique) avec la signature de l’artiste.

– Une œuvre qualifiée de multiple correspond à un tirage d’édition dans un nombre d’exemplaires décidé par l’artiste et numéroté (ex de 1/300 à 300/300) mais en aucun cas on ne peut dépasser ce nombre ou faire un autre tirage.

– Tous les autres tirages seront considérés comme reproduction, copie, surmoulage etc.

POUR LES BRONZES ANCIENS :

 La notion est plus souple, la plupart des fontes d’édition comportent juste la signature de l’artiste et le cachet du fondeur, la clientèle de l’époque rechignait à acheter les fin de série considérant que les têtes de série étaient de meilleure qualité (les artistes renoncèrent à numéroter).

A SAVOIR : Il est à noter que l’indication « original » sous une pièce ne signifie pas que vous êtes en face d’une œuvre originale mais d’une épreuve moulée ou reproduite dans les dimensions de l’original.

La multiplication des réductions correspondant au gout d’une clientèle bourgeoise au 19ème a entraîné une production importante à l’époque et on trouve également sur le marché depuis une vingtaine d’années des copies réalisées par surmoulage de qualité moindre souvent réalisées en Chine qui envahissent le marché avec des pièces de médiocre qualité.

Toujours vérifier que vous êtes en face d’une édition ancienne !

ACHAT EN ART CONTEMPORAIN DU PREMIER MARCHE, SUPÉRIEUR A 1000 EUROS :

Vous achetez l’œuvre d’un artiste contemporain en PREMIER MARCHE, c’est-à-dire directement auprès de l’artiste ou d’une galerie (qui l’a acquise elle-même directement auprès de l’artiste) :

– Demandez une facture à la galerie qui portera l’identité, l’indication du titre de l’œuvre, ses dimensions, l’année de réalisation accompagnées d’un certificat signé de la main de l’artiste portant les mêmes mentions.

– Informer vous sur la carrière de l’artiste, sa formation, les expositions auxquelles il a participées soit à titre personnel soit à titre collectif. En France et à l’étranger, ses projets, ses articles de presse, sa bibliographie.

– Informer vous sur son univers, sa démarche, ses références artistiques, sa place dans des collections publiques et privées.

– Informez-vous sur sa cote sur le marché de l’art, artiste émergent ? artiste déjà référencé sur ARTPRICE ? artiste déjà passé dans des ventes publiques ???

On peut acheter un tableau sur un coup de cœur mais au-delà d’un certain prix cet achat devient également un investissement, on ne peut que vous conseiller d’avoir les mêmes réflexes que lors de n’importe quel investissement (cote réelle de l’artiste, notoriété actuelle et futures, cote à la revente etc.) Un artiste soutenue par une bonne galerie et présenté lors de salons et foires Internationales type FIAC aura toutes les chances d’acquérir très vite une visibilité qui aura tôt ou tard un effet sur sa cote. A  l’inverse, et on peut le regretter, un artiste même de talent qui se vend tout seul et n’est défendu que par lui-même aura toutes les peines à se frayer une notoriété suffisante pour émerger dans une offre devenue pléthorique.

– Si vous achetez en galerie sur le premier marché, cherchez à savoir si l’artiste est en exclusivité avec le galeriste ou s’il est diffusé par plusieurs galeries. Vérifiez également qu’il ne vende pas directement moins cher que son prix affiché en galerie.

– A partir d’un certain prix, la réputation de la galerie d’origine sera une garantie de valorisation de l’œuvre surtout en cas de revente. Une œuvre issue d’une galerie renommée aura une garantie supplémentaire en cas de revente

A SAVOIR : On peut le regretter mais le monde de l’art est de plus en plus un univers lié à la communication.  Les artistes accompagnés dans leur développement par des professionnels ont beaucoup plus de chance d’accéder à la notoriété que ceux qui restent dans l’ombre. Une représentation dans une foire ou un salon par une galerie est un accélérateur de carrière pour un artiste. Le label d’une grande galerie est une garantie pour l’acheteur. La participation à une foire d’Art Contemporain est un investissement lourd pour une Galerie, c’est aussi le gage que cette Galerie présentera le meilleur de sa sélection lors de cette foire.

L’achat d’une oeuvre en foire pourrait faire l’objet d’un long développement, il faut savoir que les grandes foires internationales sont fréquentés en priorités par les grands collectionneurs qui assurent 90% du CA à cette occasion.Pour le particulier, l’avantage est qu’il a sous ses yeux simultanément la meilleure offre du marché. La foire est également un lieu de négociation de prix.

LES OUTILS DE LA COTE, LES GUIDES REFERENCE.

COMMENT CONNAITRE LA COTE D’UN ARTISTE ?

Vous rencontrerez ces noms régulièrement utilisés par les professionnels ou les amateurs éclairés !

– BENEZIT : 14 volumes  avec plus de 170 000 notices de peintres, sculpteurs, graveurs etc. de tous les pays et toutes les époques. Un outil utile pour rechercher une biographie mais la présence au Bénezit, si elle indique en effet que l’artiste a connu une certaine notoriété et qu’il a été reconnu par ses pairs n’indique nullement une valeur par rapport au marché de l’art actuel, donc la simple indication d’une présence de l’artiste au Bénézit ne me parait pas suffisante pour valider la cote d’un tableau.

– DICTIONNAIRE DES PETITS MAITRES DE LA PEINTURE, 1820-1920 de Gerald SCHURR est un excellent ouvrage très complet sur la période concerné avec des rubriques intéressantes pour qui veut acheter de l’art « Moderne ».

– AKOUN : est un excellent outil pour vous accompagner en salle des ventes ou en galerie, les notices courtes vont à l’essentiel et la lecture est rapide et efficace. L’inconvénient est qu’il attribue une cote dans un format imaginaire. J’aime bien l’indication de tendances pour la plupart des artistes. Une version en ligne est également disponible. (enchères, records, tendances, + de 3 800 00 biographies d’artistes), il propose aux artistes une certification avec l’intervention d’un expert pour obtenir une cote. C’est un très bon outil surtout pour l’amateur.

– ARTPRICE : http://artprice.com  De loin le meilleur outil de recherche avec plus de 20 millions de référence. L’abonnement coûte assez cher et demande une certaine habitude d’utilisation mais l’immense avantage de cet outil c’est qu’il indique pour chaque artiste les lots invendus ce qui donne une vraie indication de la tendance. Les lots sont accompagnés de photos et le guide permet une consultation ciblée par date ou croissance ou décroissance de prix. Le guide propose également de vraies études de marché pour chaque artiste. Un superbe outil ; indispensable aux professionnels. Petit bémol, certains résultats de ventes de province n’y sont pas toujours enregistrés ou enregistrés sans indication du prix marteau mais Artprice est le meilleur outil pour acheter de l’art dans le monde entier. Si vous avez l’intention d’acquérir une collection, l’abonnement sera un investissement très rentable.

– BLOUIN ART SALES: Plus de 5 millions de résultats de vente aux enchères avec un très gros avantage, la consultation est entièrement gratuite avec un très bon niveau d’information, l’inconvénient (relatif) le guide est en Anglais uniquement. Mais quand vous êtes devant un tableau dont la signature ne vous évoque pas grand-chose, c’est un très bon moyen de découvrir l’artiste, d’autant que le site propose les photos des lots vendus. C’est aussi un bon moyen de vérifier que le prix que l’on vous propose pour acheter une œuvre est conforme à la réalité du marché. (attention depuis ma dernière consultation, il semble que l’accès à l’outil de cotation de ce site soit désormais payante) Vous pouvez par contre faire une consultation gratuite sur www.findart.com  où la première partie du site est en accès gratuit.

A SAVOIR: Les prix indiqués dans ces guides sont des prix « marteaux » auquel il convient d’ajouter les frais entre 20 et 25%, par ailleurs ces œuvres sont quelquefois non encadrées ou mal encadrées, ou dans un état de conservation moyen.

Il faut donc relativiser, ne demander pas  à l’antiquaire, au galeriste de vous proposer un tableau de tel artiste à tel prix parce que vous avez vérifié sa cote dans un guide. Le professionnel a des frais fixes souvent élevés et sa marge correspond à ses travaux de recherche et de présentation d’une œuvre, quelquefois il a du restaurer, nettoyer, revernir ou même réencadrer le tableau ce qui augmente d’autant son prix de vente.Par ailleurs les tableaux trouvés en vente publique sont du second marché alors qu’un tableau acheté en galerie fait partie du premier marché (oeuvre acquise directement auprès de l’artiste) Dans les ventes publiques les tableaux sont présentés en l’état. Par contre quand un artiste contemporain est proposé à  10 ou 20 fois sa cote dans un salon ou une galerie, il faut se poser quelques questions…

Il y a d’autres guides et d’autres sites de qualité, citons les argus Valentine’s, le site Arnet.fr, ou même le dictionnaire Larousse des artistes cotés et bien d’autres encore.

– AUTRES MOYENS pour vérifier la cote d’un artiste. Tapez sur un moteur de recherche  le nom du peintre qui a signé le tableau que vous convoitez, vous trouverez souvent des informations de biographie mais également des résultats de vente pour cet artiste mais attention :

– Il faut comparer ce qui est comparable, tel artiste recherché pour ses scènes de genre ne l’est peut-être pas pour les paysages, tel artiste dont les œuvres de jeunesse font des scores ne connait peut-être pas les mêmes résultats avec des œuvres de maturité. Il faut donc être prudent, patient, attentif.

ATTENTION: pas mal d’arnaque autour des cotations d’artistes, quelques vendeurs de cotations proposent aux artistes une cote bidon pour quelque dizaines ou centaines d’euros…Ces cotations ne reposent sur rien et n’ont aucune valeur de référence pour l’acheteur..La cote d’un artiste repose sur des ventes significatives réalisées en salle de vente ou chez des professionnels sérieux.

Valeur patrimoniale d’une oeuvre d’Art

Cette question est souvent posée par les clients, quelle est la valeur d’une oeuvre d’art et quelle sera son remboursement en cas de vol et quelle est son évaluation en cas de succession?

on considère généralement que la valeur patrimoniale d’un bien est « la valeur liquidative de ce bien qui correspond à la valeur du marché » le problème dans le cas d’une oeuvre d’Art pour laquelle vous disposez d’une facture, c’est que la valeur déclarée sur cette facture ne correspond pas obligatoirement à celle du marché pour votre artiste. Vous avez acheté cette oeuvre à une galerie qui prend logiquement une commission ou dans une salle des ventes qui prend des frais entre 20 et 30%! Vous avez donc intérêt lors de votre achat à vous informer de la valeur marché de l’artiste (voir les chapitres plus haut) et vous renseigner auprès de votre assureur de son type d’indemnisation pour ce type de cas. La pratique  habituelle   des assurances est de faire une cote mal taillée entre votre facture d’achat et une valeur fictive de votre oeuvre sur le marché. Vous pouvez également opter pour une assurance individuelle de chaque oeuvre avec une expertise de départ qui fixera la valeur patrimoniale de l’oeuvre et servira de base à votre indemnisation.

La valeur patrimoniale indique un prix de vente et non un prix d’achat. La garantie d’une assurance est normalement de pouvoir racheter un objet de même qualité et dans le même état.

C’est la valeur d’achat dans une salle de vente, dans une galerie ou chez un antiquaire qui doit faire référence dans le remplacement d’une oeuvre sinistrée et cette valeur d’achat sera toujours majorée des frais ou marges et devra donc être supérieure à  la valeur patrimoniale d’au moins 20%

En cas de succession et pour les œuvres de qualité, il est vivement recommandé de s’adresser à un expert agréé spécialisé sur l’artiste ou sa période qui vous fixera une valeur de marché ou une valeur agrée et vous fournira un certificat d’authenticité (cette prestation peut être onéreuse, se renseigner avant)

Pour des œuvres moindres et dans les cas de successions, le commissaire priseur peut vous fixer gracieusement une valeur « marché » de votre oeuvre qui correspond à ce qu’une vente moyenne peut réaliser sur ce lot.

Il est donc nécessaire de se renseigner soigneusement quand vous achetez de l’art, une oeuvre n’a toujours qu’une valeur relative et la valeur patrimoniale de votre oeuvre qui se fixe  à un instant « T » ne correspondra pas obligatoirement  à la même valeur à un autre moment et votre facture d’achat (à conserver précieusement) sera un élément de l’estimation du bien mais pas le seul.

Il y a des cas (assez rares) où la valeur patrimoniale de votre tableau ou de votre sculpture sera très supérieure à sa facture d’achat, parce que vous avez fait « une bonne affaire » lors de l’achat ou la cote de l’artiste a connu une progression spectaculaire. Dans ces deux cas la valeur de remplacement correspondra à la valeur de la pièce estimée par rapport à la vente de pièces similaires du même artiste en salle de vente ou en galerie et dans ces cas il est également conseillé de se faire accompagner par un expert…

Pour plus d’information on peut recommander l’ouvrage « Art et investissement » De la valeur esthétique à la valeur patrimoniale de Eric d’Espiguers éditions Ars Vivens.

Peut on négocier les prix d’une œuvre d’art?

l’épineuse question!!!

A priori, non. En salle des ventes le prix marteau de l’enchère vous engage, en plus vous acquitterez les frais. (20 à 30%) Pour les autres cas tout est relatif et un  geste commercial est toujours possible. Vous pouvez toujours pratiquer le système de l’offre, c’est à dire que vous proposerez un prix pour l’oeuvre que vous convoitez…et vous verrez le résultat. Certaines choses peuvent être négociées comme une livraison gratuite, un paiement échelonné ou un geste commercial si vous êtes un client fidèle d’un artiste ou d’une galerie.
Mais attention pour les achats en Galerie, les prix négociés avec les artistes sont l’objet d’âpres négociations et les marges nettes sont assez faibles, donc pour des pièces à faible coût, -de 1500€ , il parait inutile de chercher à négocier. Pour des œuvres de prix, la vente peut faire l’objet d’une négociation dans les limites du raisonnable y compris sur des sites de vente en ligne comme Artsper, la pratique habituelle situe cette marge de négociation autour de 5% à 10% mais attention, il se peut que le vendeur refuse cette négociation dans le cas où le prix pratiqué est au plus juste de la cotation de l’artiste sur le marché, que la demande sur l’artiste est très forte. Une galerie qui vous proposerait une remise de 30% sur un artiste ne serait pas une galerie sérieuse dans sa pratique tarifaire.

La négociation est l’art de la délicatesse,  rien n’y est interdit quand c’est pertinent…Dans ce domaine comme dans bien d’autres, tout est relatif et logique à la fois; il faut savoir associer la notion de plaisir à la notion de l’intérêt!

j’espère que mes explications vous auront aidé à acquérir les bons réflexes pour devenir acheteurs puis collectionneurs d’Art, ce faisant vous aidez la création artistique et la diffusion de l’Art.

N’hésitez à faire part de vos remarques et à visiter les autres rubriques de ce site, notamment les pages consacrées aux artistes que nous suivons.

Vous pouvez également nous rendre visite Galerie StacklR, 13 avenue Stackler, 08200 Sedan

Alain BOZETTI

Galerie STACKL’R

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